lundi 29 décembre 2014


GAZER - Fake Bulbs / Phone Commercial
Phratry Records

2014 / USA

Noise Rock


http://gazerohio.bandcamp.com/
http://phratryrecords.com/bands/detail/gazer


Après un premier E.P en 2013 qui figure parmi mes favoris, "Gazer" récidive cette année avec un nouvel... E.P. A croire qu'ils affectionnent particulièrement le format court. En même temps, il faut dire qu'il leur va plutôt bien car on a droit à du lourd, du musqué, de la testostérone en barre du début à la fin. Pas de manières chez "Gazer", pas plus que de finesse, tout est dans l'immédiateté, l'urgence et l'ultra-efficacité. Leur Noise parle directement aux tripes, sans prises de tête et n'a d'autre dessein que de nous botter le cul histoire de nous shaker le bulbe. Un grand défouloir qui fait un bien fou avec sa grosse basse ronflante écrasant tout de sa masse implacable, une guitare qui déchiquète les morceaux sans aucune pitié ni états d'âme, une batterie en mode compression perpétuelle et un chant qui participe avec une volupté perverse au massacre en règle. Tu rajoutes à ça un son lo-fi collant à merveille à leur musique de barbares et tu obtiens un putain de disque de Noise et rien que de Noise à l'état brut. Tu l'auras compris, adepte du rentre-dedans cette galette est pour nous. D'autant que les gars ont eu la bonne idée de réunir les deux E.P sur un 12", avec chacun sa face et que c'est sacrément bien vu car l'un comme l'autre déménagent tout autant. En prime, les frais de port sont gratuits. Elle est pas belle la vie ?



jeudi 18 décembre 2014

SPLIT 10'' MADEINCANADA / EX WIVES 
Cheap Satanism, Gabu records, Whosbrain records, Fuzz-Wire

2014 / FRA - UK

Noise Rock


http://mdncnd.bandcamp.com/album/madeincanada-ex-wives
http://exwives.bandcamp.com/



Quel plaisir d'avoir des nouvelles, même sporadiques, des erratiques "Ex Wives" et de ne jamais être déçu par leurs productions. En effet, ces 2 nouveaux morceaux sont littéralement à se rouler par terre et illustrent on ne peut mieux tout leur savoir-faire: le côté rentre-dedans avec Horses et son break haletant et l'autre face plus pernicieuse, insidieuse de 23-70. Leur inspiration ne s'essouffle pas (bon, en même temps, 4 morceaux en 5 ans...) et leurs compos sont toujours aussi frondeuses, arrogantes et urgentes. Frustrantes, aussi, de par leur durée alors qu'elles ont largement le gabarit pour soutenir quelques minutes de plus. A croire que le moteur de ces mecs est la frustration. Surtout la mienne d'ailleurs car comme à chacune de leurs sorties je ne peux m'empêcher de penser qu'il est décidément dommage qu'ils n'exercent leur art qu'en dilettante. Alors certes, la qualité est sans conteste préférable à la quantité mais pour le coup, avec eux, je reste toujours sur ma faim. 
Mais heureusement, "MADEINCANADA" qui comme son nom l'indique est un trio parisien, dont le guitariste a officié dans "Schoolbusdriver" et "Desicobra", comble sans peine ma fringale. Pour les férus du genre ce ne sont pas des inconnus, ayant déjà à leur actif un autre très remarquable split avec les non moins remarquables "Buildings" sur lequel leur morceau m'avait fortement impressionné. Le fait que de telles pointures, situées des 2 côtés de l'Atlantique partagent des disques avec eux peut légitimement amener à se dire que c'est un sacré gage de la qualité de ce groupe. Ce qu'il confirme largement ici. Leur Noise évocatrice maîtrise tous les codes du genre et se les réapproprie avec classe. Les 2 morceaux qu'il nous propose jouent plus sur le ressenti que sur le tout frontal. Ce qui ne les empêche pas d'être redoutablement efficients. Il cherche à toucher la corde sensible et la trouve brillamment. Les instruments savent se faire de la place les uns les autres, se laisser respirer plutôt que se noyer continuellement sous une chape de décibels, ce qui donne aux ambiances qu'ils génèrent une réelle profondeur, une véritable épaisseur que magnifie un chant qui sait être convaincant sans en faire de kilos. On sent le groupe qui, sans se prendre au sérieux, n'en fait pas moins les choses sérieusement. Un groupe exigeant envers lui-même et c'est tout à son honneur. Je leur souhaite, égoïstement, pour mon plus grand bien, un avenir radieux.
On tient vraiment là un split de haute volée et un bien bel objet, en plus. Aussi surtout, n'hésitez pas.




 

lundi 15 décembre 2014

11PARANOIAS / Stealing fire from heaven
Ritual Productions

2014 / UK

Doom Psyché

http://ritualproductions.bandcamp.com/album/stealing-fire-from-heaven
http://www.ritualproductions.net/


Il n'y a pas à dire les groupes où Mike Vest officie sont de pures bombes ... de Haikai No Ku à Drunk in Hell , en passant par Bong et Blown Out. Le groupe au nom démentiel et son 3 ème opus ,  au dessous d' une évidente  pesanteur abrite une clarté  dans le tintillement des cymbales , le jaillissement de la basse , l'oscillation de la guitare et dans la clameur du chant. L'arrivée de Nathan Perrier  (Satan's  Wrath , Capricorns) derrière les fûts modèle un timbre particulier , accroît cette sensation. Toujours aussi troublant le discours antinomique sur Dieu et Lucifer , cette conformité que la plupart s'accordent à octroyer au porteur des lumières de la connaissance.  C'est dans " Caïn " une œuvre de Byron que pour la première fois un auteur appose à Lucifer un discours tendant à démontrer que la création est un acte égoïste de Dieu, qui a, pour son plaisir, attaché « une haute pensée » à une « masse servile de matière », afin de régner solitaire sur un univers plongé dans la souffrance, qui a rendu le péché inévitable et le malheur humain sans remède. D'autres voient en lui le premier rêveur , révolté , la première victime. Lui conférant ainsi la sympathie, aidant l'humanité à se créer un monde intérieur, là où le monde extérieur fait défaut. Au fil du temps la bienséance , la morale ont perçu dans les âmes rebelles , sensibles , réfléchies des formes de possession démoniaque là où il n'y avait que soif de savoir , de compréhension, manière d'illuminer sa propre vie.  Telle une continuité du processus des néo-impressionnistes qui ont balayés les tons rompus de leurs tableaux pour le chatoiement de la lumière prenons Lucifer comme allié et allons nous plonger tel l'ermite de la pochette dans notre propre obscurantisme.  Stealing fire from heaven ...




jeudi 11 décembre 2014

BURNT SKULL - Sewer Birth
12XU

2014 / USA

Noise Indus


https://soundcloud.com/burntskull
http://12xu.net/


Premier album d'un duo texan plutôt atypique, constitué de Dustin PILKINGTON, voix, guitare, programmation et Anthony DAVIS, batterie et programmation qui ont tous deux officié dans divers groupes tel que "Total Abuse" pour le plus connu en ce qui me concerne. Mais avec "Sewer Birth" on est loin du Punk Hxc décapant de ces derniers. On est carrément transporté dans un futur que je ne suis pas pressé de voir se réaliser. La musique de "Burnt Skull" ferait une B.O. digne du film d'anticipation le plus noir avec des paroles franchement provocantes et perturbantes abordant des thèmes comme le sacrifice d'enfant mutant à la pègre ou repeindre un mur avec l'arrière de son crâne. Le ton est donné et la musique qui accompagne ces textes n'est pas plus légère, au contraire. Le duo nous inflige une Noise Indus sombre et désabusée qu'une voix noyée dans le mix rend encore plus saisissante. Les plages de programmations en intro ou en outro et qui saturent les instruments tout au long du disque, forgent des ambiances froides, plombées où l'on a du mal a déceler la moindre chaleur humaine. Une atmosphère lourde, pesante, étouffante aux émanations post-apocalyptique. Les rythmes, répétitifs, prennent une dimension mécanique qui renvoie immanquablement aux frictions incessantes de machines increvables. Ça martèle, ça broie à tout va et le son bien sur est à l'avenant, trituré, grésillant, saturé d'électricité: un orage perpétuel de fer et de feu. Il n'y a pas de place pour l'espoir dans cet univers brut et extrême mais, comme le dit la maxime: "Qui se nourrit d'espoir meurt d'inanition". Et "Burnt Skull", vu la teneur de cet album, semble loin d'être prêt à lâcher la rampe.



mardi 9 décembre 2014

HOARSE - Hoarse
Self-released 

AUS / 2014

Noise Rock



http://hoarseflem.bandcamp.com/album/hoarse


Et encore un groupe australien qui déboite, un ! Avec sa noise fière et flamboyante, tout droit extraite des racines du genre, "Hoarse" nous concocte une recette sacrément efficace. Ici, pas de tâtonnements, de on se cherche encore mais dans les prochains albums ça va venir. Non, ça tape dur, direct, dans un style maîtrisé et achevé qui fait se retrousser les babines de contentement. Les changements de plans sont imparables et glissent sans accrocs. La section rythmique te botte le train d’entrée de jeu et la guitare fait ce qu'il faut pour que ça vire vraiment au rouge. Tout cela soutenu par un chant gutturalement viril, prêt à bouffer tout ce qui bouge. Les ambiances torrides, âpres dans lesquels les morceaux, vite expédiés, ne prennent pas le temps de s'éterniser, sentent le bush à plein nez. Un album conçu comme un combat de boxe avec un kangourou. Surtout, n'ai pas peur du K.O. En espérant une sortie physique prochaine... 

mercredi 3 décembre 2014

ART OF BURNING WATER / Living Is For Giving, Dying Is For Getting 
SuperFI Records

2014 / UK

Punk  Sludge  HXC


http://artofburningwater.bandcamp.com/album/living-is-for-giving-dying-is-for-getting
http://superfirecords.limitedrun.com/


" Art of burning water " ou le retour de flamme dans la gueule ... depuis presque 15 ans les membres en place ou successifs martèlent leur punk hardcore noise sludge . Sous couvert d'un rentre dedans incisif , de gros sons, la finesse transparaît tant dans les compositions " Snake State Nausea " et sa minute 30 , ridules défoncées, jusqu'à cette batterie   " swing " au tout début de " Happiness always ends in tears " . Ah bon dieu cette batterie on s'en boufferait les mains tellement c'est bon !! Après y a pas à dire les guitare / basse et chant officient , président à une foire aux tourments cataclysmique. Les morceaux courts, donc tendus à l'extrême, se paroxysent et font de l'ensemble un coup de fouet derrière la nuque. Une nouvelle , bien belle , montée d'adrénaline.



 

lundi 1 décembre 2014

THIGHS - Thighs
Not Unlike

2012 / CAN

Noise Rock / Post-Punk


http://thighs.bandcamp.com/
http://www.notunlike.com/


En fouillant récemment à la recherche de ... je suis tombé sur cet album et me suis souvenu avec le sourire que je l'affectionne particulièrement. Après l'avoir calé dans les enceintes, plus de doute, j'ai très envie d'en parler d'autant qu'à sa sortie cela ne semble pas avoir été beaucoup le cas. Et c'est bien dommage car dans le genre épileptique, schizophrénique et chaotique, ce disque se pose un peu là. Géniteurs d'une noise déviante, les quatre de "Thighs" nous jettent sans aucun état d'âme dans leur univers de barjots, torturé et obsessionnel, qu'un chant déglingué ne fait que confirmer. Ça grince, ça couine, ça gémit sous une débauche de saturation qui donne l'impression de passer ton cerveau directement au mixer. Un son à déterrer les morts, pour une noise décharnée qui t'invite, pernicieuse, à sa danse macabre. Les rythmes hachés, cisaillés, saccadés lui confèrent ce côté tribal halluciné. Ils ont vraiment une façon bien à eux de construire leurs morceaux qu'ils expédient en 2 mn en moyenne, juste le temps nécessaire pour se les prendre en pleine face sans en ressortir trop abimé. Des terroristes du bruit mais qui n'a rien de gratuit, tout au service de compos foutrement efficaces. Alors oui, la démarche est extrême mais a le mérite de sortir de l'ordinaire. Et ça fait du bien !