vendredi 30 janvier 2015

Le rétro dans le viseur 


COMUS / FIRST UTTERANCE
Dawn Records
1971 / UK

Acid Folk - Prog rock

https://www.youtube.com/watch?v=eFmqHiHMC1Q



L'Angleterre  à la grande époque du Arts Lab ...  Après une première partie pour  David Bowie, le septet COMUS  décroche un contrat d'enregistrement, et en 1971  " First Utterance "sort. Le style du groupe a de quoi chambouler à son écoute. Troubadours contant des histoires et légendes horrifiques, COMUS offre une musique mélodique , lyrique, entêtante, émotionnelle , pensive , mystique, suintant le désordre mental. Il pose un jalon dans l' acid folk. Sans compter la ressemblance de tonalité des voix, leur musique fait  penser aux productions de Genesis (période Peter Gabriel) et à sa compatriote Kate Bush, où dominent théâtralité et lyrisme. Ne trouvant pas son public dû selon Roger Wooton (auteur /compositeur) à l'équipe du label, la musique est incomprise , mal distribuée et la galette passe inaperçue, rien que de très banal tant à cette époque nombres de groupes de qualité tombent aux oubliettes ...  Après cet "échec" le groupe s'arrête. En 1974 un nouveau line up, où se glisse Lyndsay Cooper ( Henry Cow ) et Didier Malherbe (Gong)  se forme pour sortir " To keep from crying ". Se limitant à un rock progressif de qualité, mais conventionnel, ressemblant à d'autres productions de l'époque, pas de quoi tirer son épingle du jeu. COMUS range ses instruments et met fin à son activité.
En 1991, CURRENT 93 reprend "Diana" le 1er titre de " First Utterance ". A la même époque  Mikael Akerfeld le leader d' OPETH, prônant son indéfectible admiration pour cet album, fait en sorte que celui ci sorte des étagères. C'est grâce par ailleurs à M. Akerfeld que le groupe revient sur scène avec le line up originel ( moins un ) pour quelques premières parties d'OPETH en 2008, et de groupe oublié, COMUS devient groupe "culte". Depuis il s'illustre dans divers festivals. En 2012  sort le bien nommé  " Out of Coma " !  Compos remuantes, même si elles sont loin d'égaler celles du premier album, une plage de papote de Wooton et ce dommageable live de 1971 au son aléatoire en font un faux LP à l'issue moyenne !?!! Décidément COMUS et le marketing ça fait  deux ... !!! 
Une seule question à ce jour  brûle mes lèvres : a quand un véritable album à la créativité, l'inspiration digne du talent de ces musiciens ?





lundi 26 janvier 2015

THIN PRIVILEGE - Does Not Exist
Self Released

2014 / UK

Noise Rock



http://thinprivilege.bandcamp.com/album/does-not-exist



Deux albums en 2014, le moins que l'on puisse dire est que ce groupe a plein de choses à exprimer. Leur "Thin Privilege", sorti au printemps dernier, m'avait déjà bien marqué et cet E.P ne fait que confirmer ma première impression, la découverte d'une nouvelle planète dans l'univers du Noise Rock. Car "Thin Privilege" ne manque pas de personnalité, à tous les niveaux. Il nous offre une musique obsédante et chaotique avec un côté bruitiste-expérimental très prononcé, au fil de morceaux qui restent malgré tout structurés et donc, d'autant plus efficaces. Une musique qui possède de l'ampleur, du coffre, n'hésitant pas à placer des moments épiques mais contrôlés qui lui fait côtoyer l'emphase tout en en connaissant parfaitement les limites. Le fait que le groupe soit doté de 2 bassistes et qu'il n'y ait pas de guitariste participe pour beaucoup à leur style. On a droit à du lourd, forcément, limite plombé sur nombre de passages mais les jeux très particuliers que ces deux bassistes ont su développer ainsi qu'une complémentarité diabolique apporte à leur Noise une tessiture sonore vraiment riche et originale. Le chant n'est pas en reste avec un gars au réel potentiel vocal, qui n'a pas peur de s'en servir quitte à devenir, par moment, grandiloquent. Loin de desservir le propos, ce choix le renforce et est un élément primordial de leur personnalité. L'aliénant "Diminishing Returns" et son ambiance intimiste oppressante en est sans doute la plus évidente manifestation. Je ressens chez "Thin Privilege" un côté "performance artistique", une démarche qui cherche à atteindre une dimension pas seulement musicale. Excitante expérience.


mardi 20 janvier 2015


DRACHE - Drache
Tendresse records / L'appât

2014/ FR

 Noise Rock


http://xdrachex.bandcamp.com/album/drache
http://tendresserecord.blogspot.f/2015_01_01_archive.html



Bonjour la claque ! ... et encore, ce n'est qu’une démo ... Quatre morceaux à tout casser au sens propre, qui dégagent une grosse sensation de puissance à l'image d'un troupeau de chevaux-vapeur nous poussant au cul. Quatre titres à couper le souffle, qui tiennent en haleine de la toute première note,  à la toute dernière et sont entièrement et exclusivement dédiés au culte du rythme. Ce qui leur confère un côté tribal, dansant, toujours à la limite de la transe. Hystérie, vitalité et énergie débordent et se répandent de partout , tout au long du disque tandis que chaque morceau, distordu et bruitiste à souhait, semble vouloir grimper d'un cran sur l'échelle de l'intensité. Même si le trio joue sans basse, et qu'on s'en passe, tant les deux guitares se répartissent idéalement le boulot. Un "album" parfait pour te faire éliminer tes toxines avec cette envie qu'il procure de sauter dans tous les sens. On ressort de ce disque au doux grain de folie avec une tachycardie, certes, rincé, essoré et séché derrière mais avec un sourire de béatitude. Salvateur . 

mardi 13 janvier 2015

BIG BLACK CLOUD - Lessons In Fuck You 2
Eolian Empire

2014 / USA

Noise Garage


http://digital.eolianempire.com/album/lessons-in-fuck-you-2
http://bigblackcloud.bandcamp.com/
http://digital.eolianempire.com/


J'aime beaucoup ce groupe, et ce, depuis ses débuts en 2010 : son style de chiens fous, sans prétention mais avec du corps et son univers particulier, à la Noise décalée. Ces éléments apportent à leur musique un côté borderline suivant les compos qui semblent nous raconter pétages de plomb et autres obsessions au travers d'un chant donnant l'impression qu'on risque à tout instant de perdre le gars au détour d'un morceau. Le fait d'utiliser énormément de reverb ajoute une teinte immatérielle, éthérée et accentue la face barrée. Car "Big Black Cloud" aime le dérapage, sans conteste, mais savamment contrôlé, celui qui te secoue la tête dans tous les sens sans pour autant te la faire perdre tout à fait. L'alternance entre instrumentaux et morceaux chantés est vraiment bien sentie, jouant sur les contrastes entre compos entraînantes ou plus pesantes. Le trio nous propose ainsi une Noise pas aussi légère que certains morceaux pourraient le laisser entendre de prime abord. Un disque bourré de subtilités et d'intelligence.



dimanche 11 janvier 2015

Mixtape N°5 - 100% Hip Hop
ENJOY AND PLAY LOUD !! 

http://www.mixcloud.com/UDGZerO/udg-zero-mixtape-5/

   
1    CAPE TOWN EFFECTS            /      HOSH HOSA                                                      

2    KRIZZ KALIKO feat TECH N9NE   /     SPAZ    
                                                   
3    DAS RACIST feat  LUDAKRIS     /      SWATE                                                               

4    MOKA ONLY & CHIEF         /      MESS AROUND                                                           

5    MR LIF         /     NEW MAN THEME                                                                                 

6    CAMU TAO        /       WHEN YOU’RE GOING DOWN                                                

7    BLAISE B AND JAY KUBES     /     PROFILE OF A VILLAIN                                    

8    LA COKA NOSTRA feat B REAL , SICK JAKEN    /     FUCK TONY MONTANA   

9    RUSTE JUXX  & KYO ITACHI feat RA THE RUGGED MAN       / NO PRINTS    

10  AKD DEEPSTAR feat AG      /      NO MERCY                                                                

11   AESOP ROCK       /       CYCLES  OF GEHENNA                                                           

12  VEKS &  MAISELPH       /      THE WAKE OF DESTRUCTION                                 

13  TYPICAL CATS        /      THE TROUBLE                                                                        

14  CAGE      /        I DON'T KNOW YOU                                                                               

15  GDP        /       The Art of Blowing Glass vs The Act of Breaking It  



                      

vendredi 9 janvier 2015

OBLITERATIONS - Poison Everything
Southern Lord Recordings

2014 / USA

Punk Hardcore


http://obliterationssl.bandcamp.com/releases
https://www.southernlord.com/store


Méchant, crade, vicieux, provocateur, composé en majeure partie de morceaux courts et percutants, ce premier LP, après un 7" en 2013 et un EP en début d'année dernière, est une longue séance d'électrochocs, de pains dans la tronche à répétition MAIS avec le style et la manière. Ce groupe me file l'envie de piétiner jouissivement les cendres délétères de ma tendre éducation judéo-chrétienne, comme le gros païen que je suis, en compagnie du Pitbull chantant qui nous fait généreusement profiter de son enseignement de la zénitude et de son indéfectible confiance en notre modèle sociétal. Une musique qui me met en humeur de mordre mon prochain, juste comme ça, par amour, de latter du schtroumph, d'avoir une conversation en tête à nez avec mon boss. Enfin, toutes ces petites choses qui embellissent la vie. De plus, ces gars ont un réel talent de composition, pouvant expédier l'affaire en 1 mn et demi comme faire durer le supplice -Arrgh- au delà des 4 mn avec la même pertinence, la même intensité. Quand on sait que le guitariste, Stephen McBean, est à l'origine des "Black Mountain" et "Pink Mountaintops", bonjour le grand écart. Mais on comprend mieux, du coup, la qualité des compos de ce "Poison Everything". Un album excellent pour bien commencer la journée.




jeudi 8 janvier 2015

SWINGING BALLS - EP
Self Released


2014 / UK


Sludge


http://swingingballs.bandcamp.com/


Voilà en ce qui me concerne un disque spécial aux sensations inhabituelles. Une section rythmique mammouthesque, une guitare aux riffs ultra-répétitifs ou parsemant les morceaux de quelques petites notes mélodiques donnant un peu de relief, de respiration à des compos monolithiques, une voix rauque, caverneuse et un son mixé dans les graves créent un effet pesant d'écrasement occupant tout l'espace. Les morceaux, longs, ne nous laissent pas d'autre choix que de se laisser aller dans un univers lancinant, troublant et d' appréhender pleinement son côté tribal hallucinatoire. Volontairement dépouillée pour la rendre éthique, anémiée, atonale, la musique de "Swinging Balls" crée cette sensation de se débattre en vain, coincé dans une posture mentale oppressante et/ou une réalité aliénante. Elle nous offre ainsi des morceaux en souffrance dû à une linéarité involontaire imposée par des contingences dont ils n'arrivent pas à se défaire. Le sentiment d'une musique qui voudrait sortir d'elle-même, déchirer son enveloppe ténue de notes volatiles, inconsistantes et qui aurait pour compagnon d'infortune un chant enroué à force de scander, encore et toujours, ses invocations désabusées à la face d'un vide désespérément muet... J'ai un peu l'impression d'écrire n'importe quoi et pourtant c'est ce que m'évoque cet album à la beauté sombre profondément habitée. 




vendredi 2 janvier 2015

SHAVED WOMEN - Just Death
Full Contact

 2014 / USA

Punk 

http://shavedwomen.bandcamp.com/album/just-death
http://www.ektrorecords.com/ektro.php?page=releases_fullcontact&b=fullcontact_b


"Shaved Women" poursuit ses ravages sans faiblir. Avec son Punk élaboré sous une apparente simplicité, ses riffs marquants et enlevés qui te font rentrer tout seul les morceaux dans la tête et les rendent imparables, le trio continue à capter sans forcer mon intérêt et mon respect. Car son Punk est vrai, sincère et toujours aussi inspiré. Tempête sonore qui déboule à 100 à l'heure et sans pauses parking, ça éructe, ça rage, ça tabasse tout du long et j'en redemande. Sans doute parce que les morceaux pourtant tous issus du même moule sont tous différents, variants rythmes et ambiances en évitant ainsi, habilement, la lassitude. On sent bien sur une grosse maîtrise instrumentale et un grand savoir-faire mais ceux-ci savent intelligemment rester au service de l'énergie pure et d'une totale efficacité. "Shaved Women" possède une indiscutable aura et il connaît son affaire en terminant cet album avec le morceau éponyme, hymne Punk par excellence. La grande classe.